vendredi 29 mai 2009

Pinot noir or Pinot meunier, that is the question


Une photo prise entre Mutigny et Avenay-Val-d'Or le 21 mai.
On voit bien la démarcation entre la parcelle du premier plan (Pinot Meunier) et les parcelles du fond (Pinot Noir).
On pourrait penser que quelqu'un a saupoudré la première parcelle d'un nuage de farine... d'où son nom de Pinot Meunier...

Meunier ... farine ... le meunier c'est celui qui fait la farine ... (juste pour ceux qui sont longs à la comprenette ...)

vendredi 22 mai 2009

Pendant ce temps-là, à la mère Fety - deuxième épisode


Bah oui, ça pousse. Aussi bien la vigne que le reste, ce qui est quand même normal en cette saison.
Sous le rang, c'est désherbé avec un défanant. L'alternative serait de labourer sous le rang ... mais bon, on verra ça l'année prochaine...

Enherber les vignes, ce n'est pas révolutionnaire, ce n'est pas non plus très compliqué alors, on pourrait même se demander pourquoi TOUS les vignerons ne le font pas.

Pour répondre à cette question, même si vous ne vous la posiez pas, je vais vous raconter une petite histoire, bande de petits veinards... je m'égare...

Avant, celui qui avait de l'herbe dans ses vignes, ce n'était ni plus ni moins qu'un mauvais vigneron. On craignait la concurrence entre les herbes et la vigne et les vignes devaient être propres, sans herbe !

Alors mettons-nous deux secondes à la place de ces vignerons, qui ont grandi et travaillé toute leur carrière à éviter d'avoir de l'herbe dans leurs vignes.

Pendant 20, 30, 40 ans, l'herbe dans les vignes c'était le symbole du mauvais vigneron !

Et maintenant, c'est tout le contraire ! L'herbe dans les vignes, c'est non seulement acceptable, mais c'est le signe d'un vigneron responsable, citoyen. En quelques années, la donne a changé du tout au tout.

Ce qui était inadmissible devient recherché, et ce qui était la norme devient méprisable.

Imaginez qu'on vous dise, à partir de maintenant, on ne dit plus "bonjour, monsieur" mais à la place "merde, connard". Avouez quand même qu'il faudrait un certain temps d'adaptation.

MillésimeS 2004 : le verdict !


Après le suspens absolument invivable, j'en suis sûr, qui a fait suite à mon dernier message, voici donc mes commentaires et mes reflexions sur la dégustation des MillésimeS 2004. (c'est un peu mon concours eurovision à moi ).

Je le rappelle, dégustation à l'aveugle, nous savions que nous dégustions les millésimes 2004, mais nous ne savions pas quel millésime était dans quel verre !

Je pensais pouvoir facilement les classer en deux catégories : les trois d'Avize ensemble et Verneuil, tout seul ... et bien ce n'est pas tout à fait aussi facile ... J'ai quand même réussi à les classer en 3 catégories (pour quatre champagnes, ça fait quand même beaucoup).


Mes impressions :
Le rouge : bouquet de fleurs blanches et d'agrumes typique des vins clairs d'Avize. Pour moi, celui-là, c'était Avize. J'en aurais mis ma main à couper (ma main gauche, tout de même).
Le jaune : très agréable, une belle fraîcheur acidulée, un peu court mais équilibré, un Champagne d'apéro en terrasse un soir d'été.
Le vert et le bleu dans la même catégorie : moins élégants, un peu plus rustiques. Le bleu avec une fin de bouche amère. En revanche, avec une belle longueur.

Mon pronostic :
Le rouge : Avize vieilles vignes batonnées. Pour moi, c'était le champagne qui devait exprimer le plus le terroir
Le jaune : Avize jeunes vignes. Peut-être une association d'idées, faut-il être jeune pour prendre l'apéro en terrasse les soir d'été ... à creuser ...
Vert et Bleu ... Bah ce qui reste ... sans trop savoir ...
Le verdict :
Le rouge : c'est avize (OUF ! ma main gauche est sauve) jeune vigne, à très gros rendements. En 2004 dans cette vigne, je parle de rendements qui sembleraient tout à fait indécents à tous les viticulteurs non champenois de la planète ! C'est pour ça que je ne vous donne même pas le chiffre.
Le jaune : Verneuil (jeune vigne, gros rendements également)
Le vert : Avize non batonné
Le bleu : Avize Batonné

Ce qui est très amusant dans les dégustations à l'aveugle, c'est qu'une fois qu'on connaît "l'identité" de chaque champagne, on a tendance à revenir dessus et à commenter nos premiers commentaires.
"oui j'ai dit que c'était un peu rustique, mais en fait c'est très complexe dans la rusticité !!".
Mais évidemment, ce n'est plus vraiment recevable ...

Ce qui est sûr tout de fois, c'est que tous ces Champagnes ont été élaboré avec le meilleur du meilleur du moût, c'est-à-dire le coeur de cuvée. Ils sont différents ce qui est une bonne nouvelle et ils évoluent différemment.

Prochaine étape, la même chose, avec un pannel un peu plus étoffé.

mercredi 20 mai 2009

MillésimeS 2004


Jeudi, nous avons profité de la visite de Delphine pour goûter nos millésimes 2004.

Delphine Veissière a fondé il y a quelques années la société la Flûte qui distribue nos Champagnes et quelques autres en Italie.

2004, c'était la première fois que je mettais vraiment la main à la pâte pendant les vendanges. J'avais quitté temporairement mon emploi pour commencer une formation au CFPPA d'Obernai. Et j'étais en stage chez mon père. Bien sûr, j'aurai pu faire mon stage chez quelqu'un d'autre. Mais je crois que ç'aurait été moins formateur, c'est rare qu'un maître de stage donne autant de responsabilités à un stagiaire, je pense.
Je vous raconte tout ça, parce que pour une entrée en matière, 2004 c'était un millésime de choix : il y avait des raisins partout. En 2004, les rosiers auraient bien donné des raisins.

Enfin bref, en 2004 devant l'extraordinaire choix de moût, Papa a décidé de faire une expérience. Ainsi aujour'hui nous avons 4 millésimes 2004 différents, tous des champagnes :
  • un 100% Chardonnay issu de jeunes vignes à Verneuil,
  • un 100% Chardonnay issu de jeunes vignes à Avize,
  • un 100% Chardonnay issu de veille vignes à Avize,
  • un 100% Chardonnay issu de veille vignes à Avize, qui a été battoné en fin de fermentation.
Tous ces millésimes ont été mis en bouteilles en 2005, et pour la première fois mercredi, nous les avons dégustés comparativement en double aveugle.

samedi 16 mai 2009

Moi la communication, je maîtrise !

En exclusivité mondiale, je vous propose la publicité de notre dernière campagne publicitaire ... enfin ... un jour peut-être...

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vendredi 15 mai 2009

Fête de la Vigne et du Vin

A l'occasion de la fête de la vigne et du vin, j'animerai une dégustation verticale le samedi 23 mai à Mutigny à 16 heures
Vous trouverez plus de détails sur la manifestation ici.

mardi 12 mai 2009

Mieux vaut avoir des remords que des regrets, mais le mieux est encore de n'avoir ni l'un, ni l'autre.

Avant de devenir viticultrice, j'étais acheteuse chez le n°1 mondial des barres chocolatées et de la nourriture pour animaux de compagnie.

Quand je raconte un peu mon parcours, on me demande souvent si je regrette ma décision de quitter ma carrière d'acheteuse pour devenir agricultrice.
Oh ! Que Non ! Cent fois Non !

Avant, j'étais responsable à 0,014% du processus total de fabrication d'un produit. Maintenant, je le suis à 150.
Je fais de la recherche et développement, des ressources humaines, de la production, de la communication avec plus ou moins de succès et à toute petit échelle, mais au moins j'assume la responsabilité totale de mes réussite et de mes échecs.

Aujourd'hui, j'ai mis ma casquette de Responsable des Relations Extérieures pour aller chez Billecart-Salmon où j'étais invitée avec d'autres viticulteurs à une dégustation de vins clairs, puis de Champagnes. C'est agréable de sortir de son propre caveau et de goûter d'autres vins clairs.

Il y a des jours comme ça, où je regrette encore moins que d'autres.

mercredi 6 mai 2009

Dégorgement

Je vais vous le faire en quelques mots : à l'issue de la prise de mousse (la seconde fermentation en bouteille), les levures meurent et forment un dépôt dont il faut se débarrasser. C'est pour faire descendre ce dépôt dans le goulot que l'on tourne les bouteilles. Tourner les bouteilles, c'est notre image d'Épinal : le truc que tout le monde sait à propos de la fabrication du Champagne, c'est qu'on tourne les bouteilles.
Une fois que le dépôt est dans le goulot, on l'élimine lors du dégorgement. Quand j'étais enfant, l'année dernière enfin il y a dix ans bon d'accord il y a quinze ans Papa dégorgeait à la volée. Le dégorgement à la volée, c'est un geste traditionnel assez impressionnant à voir, il faut relever doucement la bouteille puis ouvrir la capsule juste au bon moment pour que la pression évacue le dépôt . Le tout bien-sûr en s'efforçant de perdre le moins de vin possible. mais maintenant, nous sommes équipés d'un bac à froid, et d'une dégorgeuse. Ce n'est pas un équipement très sophistiqué mais cela permet de dégorger sans ce savoir-faire. Qui se perd d'ailleurs. Même dans des petites structures, il faut sacrifier un peu la tradition pour de la flexibilité !